Ce matin c 'était jour de marché à Bayonne et après une nuit très tendre avec Richard, je suis sortie faire un tour.
Suis passée devant une galerie qui annonçait une expo sur le thème du Pays Basque.
Tout d'abord, seule une partie des tableaux concernaient le Pays Basque, le reste était la production, avec différents effets de style, d'une toute jeune japonaise, et le thème en était japonais... A part un tableau, "Débit de saké" - sans doute une des toutes premières oeuvres de l'artiste qui depuis, tendait résolument vers le cubisme fantastique, je n'ai rien vu de remarquable. C'était bien fait cependant.
Passons aux "tableaux basques" promis dans la vitrine, plusieurs toiles acryliques exposées bien en évidence sur des chevalets à l'entrée de la salle...
Bien qu'elle ait eu un indéniable coup de patte, on ne pouvait s'empêcher de se demander le but de l'artiste. Elle ne s'était, au fil de ses toiles, ("plage à Hondarrabie" ou autre titre du genre) souciée ni de la couleur, ni n'avait tenté de reprendre certains élèments d'une grammaire de styles spécifique à la région. les titres éteint basques, les tableaux auraient pu représenter n'importe quoi. Ses maisons étaient beige et grises, ses fleurs inconnues au bataillon (et pourtant, j'en ai passé des heures à herboriser en Pays Basque), ses paysages méconnaissables.
Un tableau, notamment, attira mon attention. Il s'appelait "danse basque". Au mileu d'une envolée de cubes grisatres, s'envolait la silhouette d'une jeune femme blonde, à la longue chevelure. encadrée d'un foulard rouge, avec une jupe encorolle bleu pâle.
Ici, les danses sont majoritairement masculines, bien qu'elles se soient popularisées et "mixisées" depuis les années 60. Et elles sont "sociales" c'est à dire qu'elles se dansent à plusieurs. Les pas peuvent être très compliqués, avec notamment des entrechats, qui inspirèrent je ne sais plus quel danseur classique qui les intégra ensuite dans ses ballets. Donc tout le monde connait maintenant les entrechas, et personne ne pense que c'était une figure de danse traditionnelle.
La danse que je préfère est le muxiko (dites moutchico), appelée aussi danse en rond. et qui fait partie des "danses sociales", fort prisées en Pays basque.
Les danses sociales se dansent en rond ou en lignes sinueuses, souvent animées par un groupe, et un meneur de danse. (maintenant on trouve des enregistrements tous fait mais rien ne vaut un bon orchestre de Muxiko, avec flute et accordéon - j'utilise des mots français mais il y a des instruments spécifiques...) On commence toujours par danser du pied droit et l'on suit les indications du meneur de danse - indications qui sont données en basque et que tout les participants connaissent, "erdizka", "dobla", "pika" qui résonnent comme un harmonieux contrepoint à l'entrainante musique de danse. Ces danses, bien qu'ancestrales et reprenant certains élèments des cultes solaires, sont encore très populaires aujourd'hui, bien que sur la côte, on n'en voit souvent qu'un avatar pour touriste, c'est à dire des danseurs professionnels (la danse basque n'est pas à la portée de tout le monde), des danseurs professionnels, disais-je, déguisées dans de somptueux costumes rouge et noirs pour un parterre de touristes à caméra et de gamins blasés.
A Bayonne, qui n'est pas tout à fait sur la côte, les danses sont encore vivantes, et dans différents quartiers, des muxikos sont organisés le dimanche. Tout le monde y participe, en habits de tous les jours, c'est à dire en jean et en tee-shirt. Moi même de temps en temps j'essaye d'y entrer mais je me trompe toujours dans les pas et fini par tourner vers le centre quand deux cent personne autour de moi tournent dans l'autre sens. Cependant, l'ambience est bon enfant, et de nombreuses associations de quartier dispensent des cours aux adultes dans tout le Pays Basque.

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