Oui, voilà, j'ai un peu disparu de la situation. Il faut dire que, comme je l'expliquais dans un post précédent, je suis en train de déménager notre local de l'Oeil Sauvage dans un bureau que nous préparons dans mon appartement. Ce n'est pas un mince travail parce que, grosso modo, il faut que je transfère le contenu d'un local de 68 mètres carrés dans une pièce vide de 20 m carrés. Il faut donc tout construire à zéro, les rangements, les étagères etc, sans compter le travail de tri que je suis obligée de faire, parce que même avec des étagères il est impossible de ranger 15 années de vie dans une pièce de 20 mètres carrés. Je retrouve des centaines de photos, de courriers etc... J'ai plein de coups au coeur en retrouvant des traces de tel ou telle qui est décédé, ou disparu dans les oubliettes de la vie.

Aussi j'ai deux autres raisons pour disparaître : l'une est liée au problème que j'ai avec cette femme qui me harcèle et qui a fini par défoncer la porte du local (moi qui voulait le rendre en bon état !), ce qui m'a obligée à porter plainte, ce qui n'est pas évident je ne sais pas ailleurs mais ici à Bayonne porter plainte c'est la croix et la bannière. On ne peut pas porter plainte directement quand les faits se passent :  il est interdit de faire des procès verbaux dans la rue (dixit la police). Donc les faits se passent un vendredi après-midi et on me dit d'aller porter plainte le lendemain. Le lendemain samedi, je me pointe à 14 heures, sous la pluie, et voilà que la grille d'entrée  du commissariat est complètement fermée, j'ai beau sonner à l'interphone rien ne  s'ouvre, bref,  au bout d'une vingtaine de coups de sonnette le portail s'entrebaille et il faut attendre devant le guichet d'accueil où il n'y a personne. Enfin un gars vient il vous demande ce que vous voulez vous dites que vous voulez porter plainte pour l'assurance contre une personne qui a brisé votre porte (entre-temps, il a fallu mobiliser les copains pour réparer grosso modo la porte, merci Mumu, Alain et Willy) et le mec vous pose quelques questions, visiblement il est ammerdé, il porte un pantalon bleu marine et des rangers qui lui font un beau cul, puis il vous dit en soupirant "bon, asseyez vous par là, il y a déjà deux personnes mais on va vous recevoir"... Après il se renferme dans une cage de verre. Total vous attendez une heure et vous voyez des gens sortir et un mec en civil venir discuter avec le planton, vous entendez vaguement "oh non, moi j'en ai marre, là, dis lui qu'elle repasse !" et le planton vient vous voir d'un air emmerdé en vous disant : "oui, il n'y a plus personne, le samedi, c'est pas un bon jour pour porter plainte..." et il vous conseille de venir le lundi à huit heures trente que vous serez reçu en premier. Oui, mais si elle me trucide entre-temps comment on fait ? Le planton me conseille de rester enfermée chez des amis. Merci, c'est exactement ce que je fais, d'autant plus que je la soupsonne d'avoir dérobé mon trousseau de clefs manquant. 

Donc le lundi je téléphone à un pote pour qu'il m'accompagne et on se donne rendez vous pour partir à huit heures, il pleut on prend le bus et inévitablement on tombe sur la grille du commissariat fermée, parce qu'à huit heures vingt sept, personne n'est là pour vous ouvrir la grille. ou pou répondre à vos coups de sonnette. Un vrai bunker là dedans Quand finalement on nous ouvre il y a finalement deux personnes qui sont là avant vous (mais comment qui sont rentrés eux, ils ont fait la queue depuis hier soir ?) et qui attendent aussi sauf qu'il n'y a personne à l'acceuil : la nana arrivera 25 minutes plus tard en portant un sac en plastique rempli de cahiers sur lesquels elle note le but de notre visite. Bref, re-une heure d'attente et je commence à flipper sérieux. Finalement on est reçu par un mec à grosse voix qui commence par me menacer de me faire dormir en prison... Bref, je vous passe les détails de ma plainte, c'était épique, quand tu rentres chez les flics vraiment, il faut s'attendre à n'importe quoi, et j'ai jamais vu autant de feignants, bordel même à la sécu ils vont plus vite quand ils marchent dans les couloirs, là, ils sont tous avec leur petit sac ou leur bouteille d'eau minérale et ils avancent si doucement qu'on dirait qu'ils font un concours pour celui qui avancera le moins vite, aussi il y a plein de nanas improbables avec des talons aiguilles comme on en faisait y'a 15 ans, alors, elles, elles marchent comme des moineaux, en fait, c'est plus des secrétaires, c'est des handycapées des pieds, je parie qu'elles touchent une prime... Ou alors y'a les jeunes minettes en uniforme qui trainassent en tortillant du cul avec leur bouteille d'eau dans leur mignone petite pogne. Bref, le roquefot, j'adore, chaque fois que je vais au commisariat de Bayonne je manque de m'étrangler et après je manque de me faire embarquer pour outrage. Heureusement, cette fois-ci, j'avais pris mon mal en patiente et un xanax avant de venir, j'ai pas trop réagi, sauf quand le type a dit qu'il allait m'incarcérer, moi ou Anne (la fille qui me harcèle) parce qu'on faisait du trouble à l'ordre public.

Alors il a pas voulu que je porte plainte pour menaces de mort, ni pour s'approcher de moi avec un couteau, ni harcèlement chez les voisins et les copains (elle dit que j'ai construit une pièce secrète pour y enfermer son fiancé, dans le but de me faire épouser de lui, et qu'il faut qu'on l'aide à le libérer. Aussi, je lui aurais emprunté 200 000 euro que  j'aurais oublié de lui rendre... Bref, elle est complètement barré mais le policier qui m'a reçu (et qui l'avait reçu elole quelques jours plus tôt) ne s'en était pas rendu compte !

Donc il a pas voulu que je porte plainte contre grand chose sauf la dégradation volontaire de biens mobiliers, on se sent aidé c'est fou !

Tout ça pour dire que je passe mon temps à déménager et aller voir les flics (j'ai du y aller cinq fois en une semaine...).

Une autre chose qui me prend du temps c'est que j'ai à nouveau quelqu'un dans ma vie et j'y passe un peu de temps (je veux dire on passe un peu de temps ensemble, et il a loué un agréable appartement dans un autre quartier de Bayonne, ce qui me permet de "redémarrer" en quelque sorte, et ça me fait beaucoup de bien, fin de la parenthèse). Donc je passe pas mal de temps chez lui ou dans sa boutique, car il fait commerce de livres, et outre l'agrément de sa personne ça me permet de rester un peu éloignée de mon quartier, où je ne vais plus que pour m'occuper de mon déménagement, ayant même embarqué le chat avec moi chez G. (il s'appelle G.) 

Après je ne sais plus très bien porquoi je voulais appeler ce port "Chirac Président", je crois que c'est à cause de l'innénarrable discours qu'il nous a fait la semaine dernière (tout va très bien, madame la marqui, pourtant il faut, il faut que l'on vous dise : Jacques Chirac pourrait être candidat !).

Oui, je voulais dire plein de choses spirituelles et ironiques sur le sujet, mais c'est difficile d'ironiser sur un sujet aussi sérieux, bien que le nombre de candidats actuellement déclarés devienne absolument grandgignolesque ! C'est une véritable blakanisation de la vie politique....

Tag(s) : #vie privée
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